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 LE PETIT ÂGE GLACIAIRE

            Au cours de son histoire, la Terre a connu de très grandes variations climatiques dont les conséquences historiques sont évidentes.

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Petit Âge Glaciaire: textes

Registres paroissiaux de Brussieu 1789



"L'hivers a été si long et le froid si vif, qu'aucun homme ne se rapeloit d'avoir vu un tel hivers ; le froid commença le 24 novembre 1788, fut si excessif le 31 décembre 1788, 5 et 7 janvier 1789 qu'il surpassa les hivers de 1709, de 1728, 1740 et 1766 ; le dégel arriva subitement le 13 et 14 janvier 1789 ; les rivières débordèrent et plusieurs personnes furent noyées ; on avoit traversé le Rhône sur la glace, ce qui n'étoit pas arrivé depuis 1697."



Janvier 1789...

Juillet 1789  Révolution Française..

  

(Registres paroissiaux de Pouilly-le-Monial)


" Nous avons eu cette année 1788 la grêle le 13 juillet qui jointe à un petit animal que l'on peut appeler petit anneton, parce qu'il en a la forme et qui a rongé nos vignes, nous a emporté un bon tiers de la récolte du vin. Cette même année il a fait un froid des plus longs puisqu'il a duré depuis le milieu de novembre jusqu'au 1er janvier 1789. Il a été aussi des plus rigoureux : la Sonne et le Rhône ont été passés sur la glace qui a été sur la Sonne de quatorze pouces d'apaisseur. "

1787(Registres paroissiaux de Saint-Sorlin)


"  Il a soufflé un vent de bize des plus véhéments et des plus froids qui a tellement introduit le froid dans les bâtiments qu'il a gelé partout, même dans les caves ; les burettes gèlent à l'église pendant la messe, on a vu aussi le vin geler dans les calices ; on a vu tomber des pluyes de glaces. Plusieurs oiseaux ont péris, on a trouvé des gelés, d'autres ayant les pattes gelées ; les rivières sont toutes gelées ; le rhône qu'on avoit jamais vu gelé l'est d'un bout à l'autre, on passe sur la glace et on le traverse ; tous les moulins sont arrêtés et la farine manque de tout côté."

28 janvier 1731, au grand effroi du Commissaire de la Marine chargé de veiller

sur les entrepôts et marchandises destinées aux arsenaux


«    Un énorme fragment de glace,  ayant en largeur toute l'étendue du lit du Rhône,  et une longueur de 150 mètres,  à peu près, s'est détaché de l'extrémité de la portion congelée du fleuve. 


 S’inclinant vers Trinquetaille, il laissa intact le pont de bateaux rabattu sur cette rive mais heurta de plein fouet un bateau chargé de charbon qu'il fracassa, souleva puis coula »

 

  

Déclaration d’ Estienne de Chavare Cabassole, en 1612, le 19 janvier,


   "la glasse a bien esté si espesse a l'occasion des grans frois et des grans vents qu’une infinité de personnes y ont passé, plusieurs femmes y ont dansé des branles dessus et des damoyselles lont traversé conduites par leurs serviteurs. L’on y a passé aussi des chevaus bien est vrai que le cheval de Toumas Mettra nostre voisin, qu'il menoit par la bride s'enfonçat presque tout au milieu du Rosne si avant engagé dans la glace qu’il n'y avoit dehors que la teste et la queue  et colone du dos. L'on le sortit avec des barres et des cordes. Il y eut une centaine de personnes qui se mirent à l'entour du cheval pour le désangaser. La glace qu'on trouva avoir plus de sept pans d'espes * les portat sans que personne print mal. De quoy tous ceus qui le sceurent demeurèrent escandalisés".

Thierry Sabot, le curé du village d'Azolette, dans le haut Beaujolais, note dans son journal  :


        «L'hiver de 1785 sera longtemps mémorable par la grande abondance de ses neiges. La campagne en fut couverte durant six mois, à peu près, c'est à dire depuis le mois de décembre 1784 jusque vers la fin d'avril 1785. Comme il en était beaucoup tombé durant l'hiver 1784, on n'eut jamais imaginé que le suivant en donnerait encore en plus grande quantité. On fut trompé. Il en tomba à deux ou trois reprises jusqu'à 13 ou 14 pouces...

Il s'en fit partout en rase campagne, comme dans nos montagnes, des amas considérables, ces amas furent surtout occasionnés par une bise violente qui s'éleva le dimanche de la Passion 13 mars ».

  

Registre du curé de Vougy (1719)

 

«Le soir du six janvier, il commença à faire froid, et ce froid fut si extraordinaire et si violent pendant cinq à six jours qu'on disait n'en avoir jamais vu un semblable. Le temps se radoucit et il fit quelques pluies et neiges, qui rétablirent en apparence tout ce que la rigueur du froid avait beaucoup mortifié. Mais il survint un second froid vers le vingt janvier, qui fut plus violent et plus aigu que le premier qui fit beaucoup de mal, puisqu'il tua et fit mourir beaucoup de pauvres, qui, s'étant couchés se portant assez bien, on les trouvait le lendemain matin morts par la rigueur du froid (...).


La famine a été si grande qu'on ne peut concevoir la quantité de personnes mortes de faim dans les chemins en allant demander l'aumône. Il y en eut beaucoup de dévorées par les chiens et les loups ; enfin il est mort pour le moins la moitié des habitants de cette paroisse. Il est resté très peu d'enfants. De quatre cent dix communiants que j'avais en 1708, il ne m'en est resté que 240 ».

                  A l'époque de l'Homme de Néandertal, la température moyenne a baissé de 4 degrés.  Pourtant la Grande Bretagne, la Belgique sont recouvertes par la banquise.  Mammouths, rennes et ours  vivent dans notre région: Lascaux et de nombreuses grottes en témoignent.

            Le climat explique parfoir l'histoire: si la grandeur de Rome et le temps des Cathédrales  se situent dans une période de réchauffement climatique, les périodes froides verront sa chute, les grandes invasions, et la Guerre de 100ans . 
          Pour les décennies de 1550 à 1860, la variation est inférieure à un degré ( 0,7°) : pourtant cette période est appelée  "le Petit Âge Glaciaire", pas par hasard !

1612

1719

1731

1785

1787

1789

1788

Documents extraits de " Histoire de la météorologie"